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Une agriculture traditionnelle en déclin


Si l'activité agricole a longtemps représenté un secteur essentiel des Vallées des Gaves, elle se caractérise depuis quelques années par une diminution constante du nombre d’exploitations : -22 % entre 1988 et 2000.
Toutefois, la Surface Agricole Utilisée se stabilise (la SAU représente 11% de la surface totale du territoire). On assiste ainsi à l’agrandissement de la taille moyenne des exploitations, signe d’une professionnalisation de l’agriculture.
L’analyse des classes d'âge montre que la population agricole du territoire est âgée, plus d'un quart des exploitants ayant plus de 60 ans.

La surface toujours en herbe est majoritaire sur un territoire spécialisé dans l’élevage mais les espaces agricoles au nord du territoire produisent aussi fourrage et céréales destinés au bétail.

Le cheptel ovin est fortement présent au sud du territoire (zones d’estives) dans le canton de Luz-St-Sauveur, en lien avec l’AOC Moutons de Barèges ainsi que dans le Val d’Azun où la production de brebis laitière est importante (Appellation Tome des Pyrénées). Plus on se dirige au nord, plus les cheptels bovin et porcin prennent de l’importance.

6 commissions syndicales gèrent près de 35 000 hectares d’estives non pris en compte dans la SAU.

La diminution de l’emploi dans le secteur agricole (- 40% entre 1988 et 2000) s’est majoritairement faite au profit du tourisme qui constitue un complément d’activité essentiel (agrotourisme et pluriactivité). On constate une forte disparité interne sur le territoire avec une diminution importante de l’activité agricole sur les zones de montagne qui pose le problème de l'entretien des paysages et de la sécurisation de la montagne, facteur d'attractivité du territoire.

- De faibles prélèvements agricoles
Les prélèvements agricoles sont rares sur le bassin versant. Les usages agricoles de l’eau qui représentent près de 2/3 des prélèvements à l’échelle du département n’ont sur les Vallées des Gaves qu’une faible incidence, ceci s’expliquant par le recul de l’agriculture et la nature de l’activité agricole sur le bassin : élevage extensif et très peu de cultures type maïs.
L'irrigation est pratiquée surtout sur les vallées d'Argelès-Gazost et de Lourdes où on recense de nombreux prélèvements d'eau à partir du Gave et de canaux de dérivation. En 1999, on recensait 647 ha irrigués sur le territoire.

Comme tous les prélèvements d’eau importants, ceux pour l’irrigation sont soumis à un régime de déclaration ou d’autorisation (Loi sur l’Eau). Les valeurs-seuils sont définies en fonction du type de ressources, souterraines ou superficielles, et du débit du cours d’eau (8 et 80 m3/h ou 2 à 5 % du débit d’étiage).

- Pollution agricole
Le bassin-versant est caractérisé par une faible influence de l’agriculture sur la qualité des eaux au regard des pollutions d’origine domestique.

Rubrique "qualité de l’eau"

Maintien du tissu artisanal et industriel

L’artisanat constitue encore aujourd’hui un secteur important de l’économie locale avec 844 entreprises en 2005, malgré une diminution constatée au cours des dernières années (près de 50 entreprises artisanales en moins entre 1999 et 2005). Le canton d’Argelès-Gazost et la ville de Lourdes présentent la plus forte représentation d’artisans sur le territoire, le bâtiment étant le premier secteur d’activités artisanales et le plus dynamique.

Les Vallées des Gaves comptent une quarantaine d’entreprises industrielles qui emploient actuellement plus de 1200 salariés. Le tissu industriel est caractérisé par la présence de pôles de compétences bien implantés avec des leaders mondiaux (SEB, Pechiney) et par un grand nombre de petites entreprises. L’activité est diversifiée : électronique, mécanique, plasturgie…Outre la zone d’activité de Lourdes qui concentre une grande partie des entreprises industrielles, Pierrefitte et Soulom constituent également un pôle industriel traditionnel (chimie) qui a assuré sa reconversion (implantation d’entreprises liées à la mécanique).

Aussi, dans la zone de Pierrefitte-Nestalas/Soulom, un réseau d’eau industriel permet d'alimenter l’ensemble du secteur (industrie notamment). Cette eau est prélevée dans le canal de fuite de la SHEM puis stockée dans un réservoir d'environ 350 m3. Les trois principales Industries Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE,) Ferropem, MITJAVILA TPTS (Pierrefitte-Nestalas) et la blanchisserie des Gaves (Soulom), se situent dans ce secteur et prélèvent près d’un million de m3 d’eau par an dans ce réseau, donc dans les eaux superficielles des Gaves. Par ailleurs, l’entreprise d’électrométallurgie FerroPem appartient au groupe FerroAtlantica et est spécialisée dans la production d’inoculants, produits à base de Ferrosilicium destinés à améliorer les qualités des fontes. Pour cela, elle utilise un four de très haute température nécessitant un circuit de refroidissement. Aussi, l’usine prélève 200 m3/h d’eau en continu dans le Gave de Pau dont la totalité et restitué au gave après transit. La société prévoie d’acquérir un nouveau four d’ici fin 2010. Dans ce cadre là, elle devra mettre en place un circuit de refroidissement fermé.
D’autres ICPE, non consommatrices d’eau, sont présentes sur le bassin versant, notamment à Lourdes, mais sont situées plus en retrait du Gave : ETS SERAL, ETS DUPIRE, Société SEB Pyrénées et Blanchisserie des Pyrénées (annexe).
Toutes ces industries soumises au régime des ICPE sont suivies par les services de la DREAL. Les prélèvements d’eau industriels ne paraissent pas impactant sur le milieu.

Pollution industrielle : rubrique "qualité de l’eau"

Extraction de granulats

Au XXème siècle, la forte demande en matériaux alluvionnaires dans les zones urbaines et industrielles, s’accompagne d’une industrialisation des techniques d’extraction qui permettent d’exploiter dans le lit mineur, où le matériau est propre et plus récent, sans provoquer de conflits d’usages. La ressource parait inépuisable. En vallée des Gaves, cette activité a été pratiquée dans les années 70 et 80 en lit mineur notamment dans le lac des Gaves au niveau d’Argelès-Gazost jusqu’en 2002 ; deux autres exploitations situées à Lourdes et Argelès-Gazost ont été fermés en 1993.
Selon l’arrêté préfectoral de juillet 2007 relatif à la société d’exploitation de TOUJAS et COLL, cette zone située en rive droite doit être remise en état au plus tard pour le 31 décembre 2011.
Outre la perte d’habitats lotiques, cette exploitation en lit mineur a généré une profonde déstabilisation du Gave de Pau par érosion régressive, enfoncement du lit et des nappes et érosion des berges malgré la réalisation de deux seuils (centrales hydroélectriques SHEM, amont et aval). Une étude sur la dynamique fluviale a été réalisée en 2006 par le SYMIHL, dans le cadre du Contrat de Rivière ; elle préconise la réalisation de plusieurs seuils pour rétablir un profil d’équilibre. Par ailleurs, le lac des Gaves est devenu un site de piégeage des matériaux solides, entraînant un important déficit en graviers à l’aval, mais aussi de matières organiques et de nutriments, favorisant le développement d’herbiers opportunistes. Avec le durcissement de la règlementation et notamment l’arrêté du 22 septembre 1994 relatif aux exploitations de carrières et aux installations de premier traitement des matériaux de carrières, les extractions de matériaux en lit mineur sont désormais interdites. Aussi, il n’y a plus aujourd’hui de sites d’extraction de granulats en lit mineur en fonctionnement sur les Vallées des Gaves.

 

Stations de ski

On recense six principales stations de ski en Vallées des Gaves: le Hautacam, le Domaine du Tourmalet-Barèges, Gavarnie-Gèdre, Luz-Ardiden, Cauterets et le Val d’Azun (ski nordique). En période hivernale, la pratique des sports d'hiver fait apparaître plusieurs problématiques dans la mesure où les besoins en eau augmentent considérablement tandis que la ressource atteint ses niveaux les plus bas (période de basses eaux) :

  • L’afflux touristique entraîne une forte concentration de population qui renvoie à la capacité des collectivités d’alimenter les populations en eau potable et de traiter les eaux usées.
  • L’équipement des stations en canons à neige pour pallier le manque d’enneigement nécessite de nouveaux prélèvements et implique souvent la création de retenues collinaires. Dans de nombreuses communes, l’apparition de ce nouvel usage rend problématique le partage de l’eau à un moment de l’année où la ressource disponible est faible.
    Sur le territoire des Vallées des Gaves, il n’existe pas à ce jour d’état des lieux sur les quantités d’eau prélevées par les stations ni de données fiables sur le nombre de retenues collinaires créées, la DDAF étant en phase d’élaboration d’une base données.

Indicateurs de la fréquentation des stations de ski - Année 2006
 

 

Station Chiffre d'affaires (en milliers d'euros) Journées skieurs
Tourmalet 13758 786000
Cauterets 5811 324000
Luz Ardiden 3662 260000
Gavarnie 696 60000
Hautacam 422 38000

 

Source: S.N.T.F. Confédération Pyrénéenne du Tourisme

Réalisation : Agence Multimedia Otidea