Techniques

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  • Qu’est ce que l’assainissement non collectif

Appelé aussi assainissement autonome, on désigne par « assainissement non collectif » toute installation d’assainissement effectuant la collecte, le transport, le traitement et l’évacuation des eaux usées domestiques, ou assimilées, des habitations non raccordées à un réseau public de collecte des eaux usées.

Les habitations qui ne sont pas desservies par un réseau de collecte des eaux usées (égouts) doivent traiter sur place leurs eaux usées avant de les infiltrer ou éventuellement de les rejeter dans le milieu naturel. L’assainissement non collectif est reconnu comme un système à part entière de traitement de la pollution domestique ; celle ci, due aux rejets quotidiens de l’homme, ne peut être négligée et envoyée directement vers le milieu naturel.

Obligatoire et indispensable, cet équipement qui fait partie intégrante du patrimoine immobilier concourt à préserver durablement :
  -  la qualité de la ressource en eau (une eau insuffisamment traitée dégrade la qualité des milieux, remet en cause la stabilité des écosystèmes et peut s’infiltrer dans les nappes phréatiques),
  -  la salubrité publique et la santé des populations.

Bien conçue, adaptée aux caractéristiques du terrain et de l’habitation, entretenue régulièrement l’installation assure une bonne épuration des eaux usées domestiques

Il existe deux types d’eaux usées domestiques pour une habitation :
 Les eaux ménagères (grises) : lavabos, cuisine, lave linge, douche, etc.
 Les eaux vannes : eaux des toilettes

Ces eaux usées sont polluées et peuvent engendrer des nuisances environnementales et des risques sanitaires. Le système d'assainissement non collectif élimine ces risques et permet de sauvegarder la qualité du milieu naturel.

 

Pollution engendrée par une personne consommant 150 à 200 litres d’eau par jour

 

  • Prétraitement et traitement

Le Prétraitement

Les eaux usées domestiques collectées contiennent des particules, des matières solides et des graisses qu’il faut éliminer : c’est le rôle du prétraitement.

Ce prétraitement est en général réalisé depuis 1982 par une  fosse toutes eaux. Avant 1982, la collecte et le prétraitement des eaux vannes (wc) et des eaux ménagères (salles de bain, cuisine, machine à laver) étaient séparés. Les eaux vannes étaient envoyées dans une fosse septique dont le volume pour une habitation de 3 chambres était en génaral de 1500 litres. Les eaux ménagères étaient elles envoyées dans un bac à graisse.

La fosse toutes eaux permet la décantation des déchets moyens et grossiers, la séparation des matières flottantes ainis que la liquéfaction par digestion des matières fines. Les boues accumulées dans la fosse ainis que les flottants devront être régulièrement évacués, en  théorie tous les 4 ans : c’est l’opération de vidange de la fosse. Conformément à l'arrété du 7 septembre 2009 définissant les modalités d'agrément, la vidange mais aussi le nettoyage du bac à graisse doivent être effectués par des vidangeurs aggréés par la préfecture.

La fosse toutes eaux doit être installée au plus près de la construction (à moins de 10 mètres), si possible à faible porfondeur et dans une zone préserver d'éventuelle surcharge (véhicules, matériaux ...). Son implantation devra aussi tenir compte de la nécéssité d'entretien de l'ouvrage (vidange régulière).

L'effluent en sortie de la fosse est débarrassé d'une partie des matières solides mais la charge polluante reste conséquente. La phase dite de traitement permettra un diminution importante de la pollution.

 

Le Traitement

Le traitement en assainissement non collectif était jusqu'en 2009 réalisé par des filières utilisant la capacité épuratoire naturelle des microrganisme présent dans le sol. Les filières de traitement étaient du type utilisation du sol en place (tranchées d'épandage) ou bien en sol reconstitué (filtre à sable drainé et non drainé, massif de zéolithe).

L'arrêté du 7 septembre 2009 permet le traitement des eaux usées domestiques par des dispositifs d'assainissement aggréés par les ministères en charge de l'écologie et de la santé, ceci à l'issue d'une procédure d'évaluation de l'efficacité et des risques que les installations peuvent engendrer directement ou indirectement sur la santé et l'environnement. Ces nouvelles filières sont en général beaucoup plus compactes que les filières classiques (inférieure à 20 mètres carré) et sont souvent composées d'élements préfabriqués.


 

  • Filières classiques et compactes

Schéma tranchées d'épandage

Ce système est constitué de canalisations de dispersion placées à faible profondeur dans des tranchées gravillonnées qui
permettent l’infiltration lente des effluents prétraités sur une importante surface et leur épuration par les micro-organismes du
sol. Ainsi, le sol en place est utilisé comme système épurateur et comme moyen dispersant.

 

Schéma filtre à sable vertical non drainé

Dans le cas ou la superficie du terrain est faible mais présente une bonne perméabilité ou à l’inverse, quand le sol est trop perméable,
un matériau plus adapté (sable siliceux lavé) doit être substitué au sol naturel.
Ce système est constitué d’un lit de matériaux sableux recevant les effluents prétraités (sable lavé présentant une meilleure aptitude
au traitement des effluents que le sol en place).
L'épuration est réalisée par le sable et les micro-organismes fixés autour des granulats. L'infiltration étant assurée par le sol en place.

 

Schéma tertre

Le tertre d’infiltration reçoit les effluents prétraités, dans le cas où la nappe phréatique affleure à proximité de la surface, ou encore lorsque l'épaisseur de terre perméable n'est pas suffisante. Le filtre à sable est alors réalisé au dessus du sol en place et l’effluent prétraité est régalé sur le filtre à l’aide d’une pompe de relevage. 

 

Schéma filtre à sable vertical drainé

L'épuration est réalisée par le sable et les microorganismes
fixés autour des granulats.
L'évacuation est assurée en milieu hydraulique superficiel.

 

Les toilettes sèches :

Les toilettes dites sèches sont autorisées depuis la parution de l'arrêté du 07/09/2009. L'article 17 de ce même arrêté en définit les conditions d'utilisation :

"Par dérogation à l'article 3, les toilettes dites sèches (sans apport d'eau de dilution ou de transport) sont autorisées, à la condition qu'elles ne génèrent aucune nuisance pour le voisinage ni rejet liquide en dehors de la parcelle, ni pollution des eaux superficielles ou souterraines.
Les toilettes sèches sont mises en œuvre :
― soit pour traiter en commun les urines et les fèces. Dans ce cas, ils sont mélangés à un matériau organique pour produire un compost ;
― soit pour traiter les fèces par séchage. Dans ce cas, les urines doivent rejoindre la filière de traitement prévue pour les eaux ménagères, conforme aux dispositions des articles 6 et 7.
Les toilettes sèches sont composées d'une cuve étanche recevant les fèces ou les urines. La cuve est régulièrement vidée sur une aire étanche conçue de façon à éviter tout écoulement et à l'abri des intempéries.
Les sous-produits issus de l'utilisation de toilettes sèches doivent être valorisés sur la parcelle et ne générer aucune nuisance pour le voisinage, ni pollution."

 

  • Fonctionnement et dysfonctionnement.

Les défauts de ventilation sur les fosses toutes eaux entraînent la corrosion des ouvrages.

    

 

 

 

 

 

Les présence d'arbres ou d'arbustes peut nuire au fonctionnement des assainissement individuels (formation de bouchon avec les racines).

                                    

Réalisation : Agence Multimedia Otidea